L'épopée chilienne des Las Chic'ATAS

L'épopée chilienne des Las Chic'ATAS


Pouvez-vous nous présenter votre équipe et votre projet ?

 L’équipe est composée de 6 coureuses (Amélie, Andréa, Coline, Héloïse, Marianne et Mathilde) et d’une équipe de 5 accompagnateurs (Anaëlle, Mathieu, Teddy, Lucas et Léna).

Le projet consistait en la participation à la version chilienne du The Speed Project avec une traversée d’une partie du désert de l’Atacama. Environ 500 km entre la ville de Pica et San Pedro de Atacama. C’est la version la plus difficile proposée par le TSP, avec un parcours en altitude, la plupart du temps autour de 3700 m, et le point le plus haut à 4400 m.

Notre but était de défendre le sport féminin et soutenir l’association "A Chacun Son Everest", qui accompagne notamment les femmes en phase de rémission du cancer du sein à la reprise de leur vie en main par le sport.

D’où est venue cette envie de participer à cette course ?

 Nous sommes habituées aux courses de route classiques, et nous voulions sortir de notre zone de confort tout en faisant un défi en équipe. Nous courons toutes habituellement ensemble, et faire ce défi en groupe faisait sens.

Nous avions déjà entendu parler du The Speed Project dans sa version américaine, mais quand l’occasion s’est présentée de s’inscrire à la version chilienne, qui était indiquée comme étant particulièrement difficile, nous n’avons pas hésité à nous lancer ensemble.

Comment vous êtes-vous préparées pour un événement de cette envergure ?

 Côté physique, nous n’avons pas préparé spécifiquement cette course. Nous sommes toutes des coureuses confirmées courant depuis plusieurs années, voire depuis notre enfance pour certaines. Chacune a maintenu ses objectifs de saison, que ce soit sur du 10 km, semi-marathon ou triathlon, et nous avons veillé à augmenter notre kilométrage à l’approche de la course. Nous avons toutes déjà préparé des marathons, donc notre corps connaît les semaines chargées en km.

Côté logistique, nous avons bien travaillé la stratégie de course et bien étudié quel parcours nous allions réaliser. La préparation en amont était très importante afin d’avoir un plan de référence et se préoccuper seulement de courir. Que ce soit les passages de relais, la nutrition, le découpage du parcours, les réflexes à avoir en cas de pépin... tout était minutieusement préparé.

Quelle a été votre stratégie nutritionnelle avant et pendant la course ?

 Avant la course, nous nous sommes habituées à utiliser les produits TA, pour bien savoir ce qui fonctionnait bien pour chacune. Les jours avant, nous avons veillé à faire une bonne recharge glucidique (pâtes, riz, etc.) et bien nous hydrater (particulièrement en altitude et avec la sécheresse du désert).

Pendant la course, en n'ayant que des voitures à disposition, pour la nourriture salée, nous avons misé sur des choses faciles telles que des sandwichs et du pain pour les repas. Pendant nos relais, énormément d’hydratation avec des électrolytes, ainsi que des gels et gommes.

Andréa, Mathilde et Marianne misaient beaucoup sur les gels, qui donnaient un vrai coup de boost rapide lorsque le manque d’énergie se faisait ressentir.
Coline, Héloïse et Amélie ont plus misé sur les barres et gommes pour les aider à rester dynamiques.

La course s’est-elle bien déroulée ? Quelles ont été les difficultés que vous avez pu rencontrer ?

Nous nous sommes préparées et imaginées beaucoup de scénarios, mais la course s’est en effet incroyablement bien déroulée !
Le parcours et la logistique n’étaient pas simples, mais nous ne nous attendions pas à ce que tout se passe si bien, et encore moins à faire 2e équipe au général en étant une équipe 100 % féminine. Sur 14 équipes au total, il n’y avait que 2 équipes féminines et toutes les autres équipes étaient composées de 3 hommes et 3 femmes. Nous sommes arrivées juste derrière l’équipe mixte chilienne locale.
Pour les points les plus difficiles de la course, nous pouvons noter :
  • L’altitude : nous avons toutes eu beaucoup de chance car aucune de nous n’a eu le mal de montagne, mais l’altitude puisait énormément d’énergie !
  • Manque de sommeil : notre stratégie de course et le fait de n’avoir que les voitures pour nous accompagner a fait que nous ne pouvions que très peu dormir et 99 % du temps assises.
  • Variation de températures : très drastiques, nous sommes passées de courir totalement couvertes avec des doudounes à courir en brassière en l’espace de quelques heures. Il faisait très froid la nuit et dès que le soleil se levait, les températures augmentaient très vite.

Avez-vous une anecdote à nous raconter ?

L’altitude a clairement eu un énorme impact sur... nos vessies ! Nous avions tout le temps envie de faire pipi ! Entre les relais, avant d’entrer dans la voiture, il y a toujours une qui crie à l’arrière "Attendez 2 secondes, je dois faire pipi !". Comme les relais étaient courts entre chaque coureuse, il fallait vraiment faire vite ! Il fallait surtout que le conducteur soit bien attentif à ne pas démarrer avec une coureuse encore dehors.

Votre plus beau souvenir de cette expérience ?

Il y a eu beaucoup de beaux passages, mais nos derniers relais à 6 et l’arrivée restent inoubliables. C’était la concrétisation de plusieurs mois à se projeter et rêver de cette course.

Il y avait aussi du monde qui nous attendait en haut de la Cruz Papal à l’entrée de San Pedro de Atacama. Beaucoup étaient époustouflés par notre performance sur le parcours, et ils se demandaient tous si nous étions bien une équipe 100 % féminine haha.

Après ce gros défi, avez-vous des idées pour un prochain challenge ?

Nous profitons encore de notre nuage, mais forcément, nous avons envie de recommencer sur un format similaire en équipe ! Il reste à trouver quelque chose d’aussi beau et dur que le Chili. Nous espérons renouveler une aventure de cette envergure en 2025.