Tê'TA tête avec Guillaume Pierrel, Alpiniste

Tê'TA tête avec Guillaume Pierrel, Alpiniste



Salut Gee, peux-tu te présenter en quelques mots ?

 

Je suis passionné de glisse et d’adrénaline. Skieur de pente raide, alpiniste, guide de haute montagne et accessoirement réalisateur de films documentaires et d’aventures.


Qu’est-ce qui t’a donné envie de partir en expédition et pourquoi as-tu décidé d’en faire des films ?


L’idée de pouvoir monter un projet à skis à l’autre bout du monde et le voir se réaliser c’est une satisfaction unique et grisante. Quand je vais skier seul en Amérique du Sud en 2018, je réalise la chance que j’ai mais aussi le potentiel des images que je peux ramener pour le montrer à ceux qui ne peuvent pas voyager. La montagne est photogénique et riche en émotions. Mon premier film en 2021 se porté sur le parcours d’un skieur alpiniste qui souhaite skier à 8000m. Nous sommes revenu avec une première descente au Pakistan à 8035m.


Comment prépares-tu ces dernières ?

 

Je n’ai pas de préparation miracle, j’adapte en fonction de l’objectif. 

Cependant, de manière générale, mes préparations se dessinent en trois phases : faisabilité financière et gestion logistique / démarches administratives et permis / matériel technique et secours.

De plus, cette année, je me suis entouré d’un préparateur mental et d’un préparateur physique afin de me professionnaliser en ajustant mes indices de performance.


Peux-tu nous faire l’inventaire de l’équipement incontournable dont tu as besoin pour tes expéditions ?

 

Un mental d’acier !

Une détermination sans faille, je dois m’approprier le projet et qu’il devienne une obsession. Et ne jamais oublier le GPS afin de communiquer avec ma famille, c’est essentiel pour moi. 

 

Comment se déroule une journée type d'aventurier ?À quels moments consommes-tu les produits Ta ? 

 

Je consomme les produits en préventif et de façon régulière. Je n’attends pas de risquer de tomber en hypoglycémie. Les gommes sont idéales pour l’endurance et les gels en haute intensité. Un vrai aventurier n’a pas de journée type, il s’adapte aux imprévus.


Quel rôle joue la nutrition dans le succès de tes expéditions ?

 

Je ne crois pas être une référence en termes de nutrition. Je recommande vivement les petits plaisirs en expédition, surtout à des moments où le corps refuse de s’alimenter (ultra-endurance, haute altitude). Pour moi, le saucisson et le fromage fonctionnent bien en toute circonstance. Et toujours une gourde d’électrolytes pour gérer la première sudation avant de passer sur de l’eau.


Quels sont les dangers auxquels tu es confronté dans les environnements extrêmes où tu évolues ?

 

Les risques inhérents au voyage et à la haute montagne : la tourista, les chutes de séracs, les crevasses, chutes de pierres, tempêtes, mal aigu des montagnes…
Le tout est de savoir réduire et gérer au mieux les risques. Ils seront toujours présents.

 


Peux-tu nous raconter l’expédition la plus difficile que tu aies réalisée ?

 

Je me souviens d’une descente en solitaire au Pérou, au Tocclaraju, à plus de 6000 m, où j’avais vraiment pris les watts ! Je misais sur une neige fraîche et j’ai trouvé de la neige dure et gelée. Dans la partie inférieure, après beaucoup de fatigue et de stress accumulé, j’ai trouvé des conditions qui m’ont mis dans une position très délicate, et je ne pouvais compter que sur moi pour gérer la situation. J’ai géré un rappel de soixante mètres sur un pieu à neige et j’étais ensuite sans matériel pour finir. J’ai alors vraiment eu peur d’un autre imprévu et d’une issue complexe. La pression à son maximum, c’est là où on apprend le plus sur notre pratique, notre gestion du stress et des risques. J’ai réussi à m’en sortir et l’adrénaline était à son apogée. Une expédition difficile pour une grande expérience acquise.


Que cherches-tu à accomplir ou à transmettre à travers tes aventures ?

 

Je chasse de jolies lignes techniques à skier sur les plus belles montagnes de la planète. C’est plus qu’une passion, c’est un peu comme une addiction.


Quel est ton prochain projet ? Peux-tu nous en parler ?

 

Je pars cet hiver 2025 pour skier en Colombie-Britannique. De grandes et belles lignes vierges au milieu d’un mois de février rude et poudreux. Une expérience dont seules les Rocheuses peuvent offrir.

 

 

Crédit photo : Mathurin Vauthier